Dans le secteur de la restauration, les arrêts maladie constituent un véritable enjeu pour les employeurs. En 2023, un salarié de la restauration a été en arrêt de travail pendant 39 jours en moyenne, un chiffre révélateur de la pénibilité et des risques liés à ce métier.
Horaires décalés, cadences soutenues, fatigue physique et forte exposition aux accidents : ces facteurs sont autant de paramètres qui expliquent cette réalité. En conséquence, chaque absence imprévue entraîne une désorganisation, alourdit la charge de travail des équipes présentes et peut affecter la qualité du service. Ainsi, dans cet article, Shoes For Crews vous accompagne pour comprendre les causes des arrêts maladie dans le secteur de la restauration et mettre en place des actions de prévention ciblées pour assurer la qualité du service et le bien-être de vos équipes.
Comprendre les causes des arrêts maladie dans le secteur de la restauration
Les arrêts maladie dans la restauration s’expliquent à la fois par des contraintes physiques intenses et par des facteurs organisationnels qui fragilisent la santé des équipes.
Les causes physiques des arrêts maladie
Le travail en cuisine et en salle expose quotidiennement les salariés à des risques élevés. Station debout prolongée, manutention de charges, manipulation d’ustensiles coupants ou brûlants, sols glissants : autant de situations propices aux accidents et aux troubles musculosquelettiques (TMS).
En 2022, on recensait 34 660 accidents du travail dans l’hébergement-restauration en France. De plus, les chutes et glissades de plain-pied sont une des causes principales d’accidents en restauration. Parmi les risques physiques fréquents, on retrouve :
- Longues heures debout : les employés en restauration restent debout de manière quasi permanente, ce qui favorise l’apparition de douleurs articulaires, de lombalgies et d’une fatigue chronique.
- Manutention de charges lourdes : le fait de soulever des équipements lourds exerce une pression sur le dos et les épaules, augmentant le risque de blessures musculaires ou de TMS.
- Coupures avec les couteaux et machines de préparation : la vitesse d’exécution et la répétition des gestes accroissent les risques de blessures aux mains et aux doigts.
- Brûlures liées aux équipements de cuisson : plaques, fours, friteuses et liquides chauds provoquent régulièrement des accidents pouvant entraîner des arrêts de longue durée.
- Chutes dues aux sols glissants : en cuisine comme en salle, l’eau, l’huile ou les aliments renversés transforment le sol en zone à haut risque, source de traumatismes aux jambes, chevilles ou dos.
Les causes psychologiques et organisationnelles
Au-delà des contraintes physiques, le métier de la restauration est reconnu pour sa forte charge mentale. Les équipes doivent jongler entre des horaires décalés, des journées à rallonge et une pression constante liée à la rapidité d’exécution et à l’exigence des clients. Cette intensité est accentuée lors des pics d’activité où les délais raccourcis et la surcharge de travail entraînent un stress élevé. Le manque de personnel, fréquent dans le secteur, renforce ce phénomène en obligeant les salariés présents à assumer des tâches supplémentaires.
À cela s’ajoute la difficulté de concilier vie professionnelle et vie personnelle. Les horaires tardifs ou fractionnés perturbent le sommeil et la récupération, favorisent la fatigue chronique et limitent la vie sociale ou familiale. Ces contraintes peuvent entraîner de l’irritabilité, une démotivation progressive et, à terme, des pathologies psychologiques comme le burnout ou les troubles anxieux. Ces facteurs intangibles, bien que moins visibles qu’une blessure physique, ont un impact tout aussi fort sur la fréquence et la durée des arrêts maladie dans la restauration.
Les arrêts maladie en restauration trouvent donc leur origine autant dans la pénibilité physique que dans les contraintes psychologiques. Ainsi, une stratégie de prévention efficace se doit de s’attaquer simultanément à ces deux dimensions.

