Dans l’industrie agroalimentaire, la sécurité des salariés est une priorité constante. Parmi les risques professionnels les plus fréquents, les chutes de plain-pied occupent une place préoccupante. Souvent perçues comme anodines, elles représentent pourtant la deuxième cause d’accidents du travail avec au moins 4 jours d’arrêt, totalisant plus de 100 000 cas chaque année en France selon l’INRS.
Sols glissants, encombrements ou éclairages défaillants sont autant de facteurs qui rendent ces accidents particulièrement fréquents dans ce secteur. Dans cet article, Shoes For Crews passe en revue les moyens d’identifier ces dangers spécifiques et les mesures de prévention ciblées à adopter afin de limiter efficacement leur survenue.
Identifier les causes spécifiques des chutes de plain-pied dans l’industrie agroalimentaire
Le secteur agroalimentaire présente des conditions de travail particulières qui rendent les chutes de plain-pied fréquentes. Contrairement à d’autres environnements industriels, il implique la manipulation de denrées périssables, des processus humides, et des déplacements fréquents dans des zones à risque. Ces spécificités favorisent l’apparition de situations propices aux chutes, souvent dans des zones où l’on pense que le danger est maîtrisé.
Les chutes de plain-pied, qui représentent 11 % de l’ensemble des accidents de travail en 2021, surviennent sans dénivellation, généralement lorsque le pied glisse ou bute sur un obstacle. Dans les usines agroalimentaires, cela peut résulter d’une mauvaise organisation de l’espace, de négligences d’entretien ou d’une adaptation insuffisante des équipements aux réalités du terrain. Ces incidents ont des conséquences sérieuses : arrêts de travail prolongés, désorganisation de la production, et parfois des séquelles physiques durables.
Parmi les facteurs de risque les plus fréquents, on retrouve les éléments suivants :
- Sols humides ou graisseux à cause de fuites, de lavages fréquents ou de matières organiques
- Présence de déchets alimentaires au sol (épluchures, emballages, etc.)
- Tapis ou revêtements usés ou mal fixés
- Manque de nettoyage ou d’entretien régulier
- Obstacles non signalés (câbles, cartons, bacs)
- Mauvais agencement des zones de circulation
Environnement spécifique : les zones les plus à risque
Dans une usine agroalimentaire, toutes les zones ne sont pas exposées de manière égale. Certaines parties du site concentrent plus de dangers, soit par la nature des opérations qui s’y déroulent, soit par les flux de personnel et de matériaux.
- Aires de réception et de stockage, souvent encombrées et très sollicitées
- Espaces de production humide (transformation de poissons, viandes, produits laitiers)
- Chambres froides : condensation, faible visibilité, sols glissants
- Couloirs étroits ou mal éclairés
- Salles de lavage ou zones de nettoyage des machines